Un an après la remise du rapport sur les écrans au Président de la République, plusieurs sociétés savantes alertent dans une tribune commune sur les impacts dramatiques des écrans sur la santé des enfants.
Le 30 avril, cela fera un an que le rapport de la commission enfants et écrans a été remis à Emmanuel Macron. Et depuis, il ne s’est pour ainsi dire rien passé, aucune action n’a été engagée. Pourtant, les scientifiques sont unanimes, l’utilisation des écrans a des conséquences néfastes sur la santé des enfants. Et des solutions existent, à l’instar de celles préconisées par l’association « Pas à pas, l’enfant ».
Face à l’inertie, plusieurs sociétés savantes montent au créneau. Dans une tribune intitulée « Les activités sur écrans ne conviennent pas aux enfants de moins de 6 ans : elles altèrent durablement leurs capacités intellectuelles « soutenue par la Société Française d’Ophtalmologie, la Société Française de Pédiatrie, la Société Française de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent et la Société Francophone de Santé et Environnement, elles alertent une nouvelle fois sur les méfaits des écrans sur les jeunes enfants. « Les conséquences d’une exposition précoce et prolongée aux écrans sont avérées et ont déjà lourdement impacté une jeune génération sacrifiée sur l’autel de la méconnaissance… Mais en 2025, le doute n’est plus permis et les très nombreuses publications scientifiques internationales sont là pour nous le rappeler.»
Le texte souligne que chaque jour les spécialistes « constatent les dégâts produits par une exposition régulière aux écrans avant l’entrée à l’école primaire : retard de langage, troubles de l’attention, de la mémorisation, agitation motrice…» Et rappelle que « s’il repose en partie sur des facteurs génétiques, le neurodéveloppement résulte surtout d’un savant mélange d’observations et d’interactions riches et variées avec l’environnement. Les six premières années de vie sont à ce titre fondamentales.»
« Pas d’écran avant 6 ans »
Pour les spécialistes, le message « pas d’écran avant 3 ans » est clairement insuffisant et doit être actualisé à la lumière des dernières recherches. « Les recommandations doivent être étendues sans ambigüité possible : « pas d’écran avant 6 ans ».»
« Les institutions, l’Etat, ont un rôle majeur à jouer. Car la formation de tous les professionnels en lien avec la petite enfance, soignants comme pédagogues, est indispensable. De larges campagnes d’information et de sensibilisation du grand public sont également nécessaires et devront être renouvelées fréquemment et régulièrement. Il ne s’agit cependant pas uniquement d’évincer les écrans, mais aussi de créer un environnement favorable à la santé et à l’épanouissement de l’enfant.». Cet environnement doit faire la part belle à des « activités alternatives telles que la lecture à voix haute, les jeux (libre, de société ou en plein air), les activités physiques ainsi que les activités créatives et artistiques.»
Candice Satara
PUBLIÉ LE 29 avril 2025