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Le sommeil, un apprentissage comme les autres

Le sommeil, un apprentissage comme les autres….

Dans un monde idéal, il faudrait que les bébés s’endorment sans pleurer et se réveillent en souriant. Dans le monde réel, la majorité des bébés pleure avant de s’endormir et en se réveillant.

« Dormir comme un bébé » expression qui signifie « avoir un bon sommeil, profond et agréable » désigne littéralement un sommeil plutôt haché, avec des difficultés d’endormissement, des réveils nocturnes, des angoisses, des refus de se séparer etc. Cette métaphore est inappropriée car elle ne s’appuie pas sur la réalité mais sur une représentation, un vœu pieux niché dans chaque nouveau parent. Le « j’espère que mon bébé dormira bien » ne se traduit – il pas par « j’espère que mon bébé dormira comme un bébé ? » C’est-à-dire qu’il sera conforme à mes souhaits, à mes rêves de bébé parfait, à mon idée de la réussite parentale. Trop d’attente, trop de pression, trop de contradictions et d’injonctions paradoxales pèsent sur les épaules des jeunes parents. Il faut du temps pour apprendre à connaitre un enfant et l’installer dans un rythme sécurisant favorable au sommeil.

Au fil des premiers mois et des premières années de sa vie, le sommeil du bébé se modifie grandement, mais dès le départ il semble qu’un facteur génétique contribue à l’existence de petits et de gros dormeurs.

Au départ le petit a besoin d’être contenu pour s’endormir et en cela les bras représentent pour lui le meilleur environnement qui soit. Petit à petit il apprend à dormir dans son lit et à s’endormir seul, il ne mange plus la nuit et fini par ne plus connaître de réveils nocturnes. Son lit devient alors un véritable nid dans lequel il se sent apaisé et heureux. Ainsi, il apprend à gérer son sommeil aidé de petites béquilles affectives comme le doudou et la sucette.  Mais ce passage est souvent complexe, autour de 4-6 mois nombre de parents jugent que leur enfant est trop petit pour être « abandonné » la nuit.  Comme il commence à ce moment-là à identifier les routines de sa vie, les régularités qui vont lui permettre de se repérer et d’être rassuré, il interprète la présence de l’adulte lors de son endormissement comme quelque chose d’apaisant et de nécessaire.  Certains bébés se réveillent dès qu’ils sentent que celui-ci n’est plus là à leurs côtés et sont ensuite insécurisés. Seulement, voilà l’adulte ne peut être présent quand il se réveille au milieu de la nuit. Le bébé est alors perdu et attend d’être secouru : quand l’adulte va-t-il revenir pour qu’il puisse s’endormir à nouveau  ? Le bébé a besoin de sécurité pour s’endormir dans son nid. Un adulte qui le couche encore éveillé mais prêt à s’endormir, c’est-à-dire au bon moment, en étant lui-même serein, persuadé qu’il fait ce qui est le mieux pour le bébé et accepte que ce dernier pleure éventuellement un peu, lui permet d’apprendre à dormir. Dormir s’apprend, il s’agit d’un besoin fondamental, comme le fait de manger ou de boire.

L’histoire de la puériculture est scindée en deux parties presque égales en durée au cours du XXe siècle, le premier présente un visage rigoureux, avec nombre d’interdit et de distance à mettre entre le bébé et sa mère.  S’il est proscrit de prendre son bébé dans son lit, il ne faut pas le bercer non plus. Puis a succédé l’idée de ne pas traumatiser les bébés. Les parents se sont mis à mieux répondre aux sollicitations de leur bébé. A l’extrême, ce qu’on appelle le maternage proximal consiste à ne plus le quitter pour être en mesure de répondre au mieux à ses besoins, parfois même avant qu’il n’ait eu le temps d’exprimer une vraie demande.

Observer et laisser du temps

Ces deux extrêmes ne sont évidemment pas des chemins à suivre. Nous savons que les câlins, les bisous entrainent des phénomènes biologiques de protection du cerveau et du stress. L’observation du bébé nous permet de constater qu’il n’est pas en perdition, même s’il pleure, et que nous avons un peu de temps pour réagir. Un parent qui se précipite sur son bébé aux premiers pleurs la nuit pour le nourrir n’a pas le temps de l’observer, de l’écouter, d’attendre de voir s’il est capable de se rendormir seul.  Lorsque le parent est moins disponible ou se rend moins disponible la nuit, le bébé dort. Alors que celui qui ne supporte pas que son enfant pleure se retrouve souvent avec un enfant se réveillant plusieurs fois par nuit.

En conclusion tous les enfants semblent se réveiller, s’agiter, pleurer et pourtant ils dorment parfois. Les tout-petits doivent apprendre à enchainer les cycles de sommeil, si les adultes se précipitent pour les prendre dans leur bras, ils les réveillent et leur donnent à apprendre ce rythme de sommeil haché. Un tout petit doit parvenir à enchainer les cycles de sommeil tout seul. Il lui faut plusieurs essais, mais quand il y arrive, alors il est capable et cela lui devient facile. Les adultes doivent donner aux petits une chance d’apprendre, pour cela il leur faut tenir et croire dans les capacités du bébé ainsi que dans la leur. Lorsque les parents n’ont pas donné à leur enfant cette chance d’apprendre à s’endormir seul, rien n’est perdu, cela se fera un peu plus tard. Il est nécessaire de repérer les signes de sommeil du bébé, de lui aménager un nid douillet, de le rassurer lorsqu’il pleure tout en lui signifiant qu’on a confiance en lui et que lui peut avoir confiance en nous. Et surtout détachons-nous de l’idée que le sommeil vient uniquement du bébé et qu’il pourra apprendre à dormir seul. Il a besoin des adultes pour apprendre à dormir, comme pour manger ou boire.

 

 

Extrait de l’article « Le sommeil, un apprentissage comme les autre » Métier de la Petite enfance, mars 2021   Rédigé par Laurence Rameau , puéricultrice.